s'éloignerl'asclépiade
Au Champ des Possibles, les lignes de désir traversent tous les coins du terrain vague. Le 25 octobre, je décide de toutes les marcher. Il y en a bien plus que ce que les Amis du Champ aimeraient : le piétinement menace les vies plus-qu’humaines. Les plantes, qui prennent du temps à s’installer, s’affaiblissent ; les champignons sont arrachés de leur mycélium ; et autres menaces imperceptibles.
Cette structure délicate de céramique et d’asclépiade invite à contourner les sentiers tertiaires qui doivent être revégétalisés. Ce n’est pas une barrière qui empêche, mais qui propose un arrêt. Faites de papier de soie d’asclépiade, les petites coupoles contiennent les graines qui étaient auparavant attachées aux soies : la dispersion de la plante peut ainsi suivre son cours.
Le passage est un aspect important au terrain vague : les grillages du chemin de fer se font couper par les citoyen·nes du quartier, la prolongation de la rue Saint-Viateur grouille de vie, les lignes de désir illustrent un enthousiasme. Je voulais offrir une installation qui veillerait à protéger les espèces autres qu’humaines, si délicate que l’on oserait pas la piétiner, sans avoir à complètement bloquer le passage humain.